Demographie responsable

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Demographie responsable

Les liens entre l'écologie et la maîtrise de la démographie

Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

3 participants

    Un démographe au Collège de France

    avatar
    Rémi


    Messages : 28
    Date d'inscription : 31/01/2009

    Un démographe au Collège de France Empty Un démographe au Collège de France

    Message  Rémi Mar 10 Mar - 23:29

    Dans le cadre d'un nouveau cours sur le développement durable, le Collège de France a mis en ligne la vidéo de la leçon inaugurale de Henri Leridon démographe à l'INED.
    http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/cha_eur/lecon_inaugurale_du_5_mars_200.jsp
    Le conférencier est loin de partager nos idées, mais néanmoins ceux qui disposent d'une heure ne perdront pas leur temps à l'écouter car il me semble que Leridon est sur une ligne plus critique que les démographes qu'on entend généralement (Gilles Pison par exemple) en atteste cette phrase (que je cite de mémoire)
    "l'Afrique a sans doute un taux de natalité trop important"
    Je pense que nous pourrions mettre un lien vers cette vidéo sur le site de DR avec un texte critique bien entendu.
    Qu'en pensez vous?

    Par la suite, Le Monde.fr a interviewé Leridon, pour les abonnés voici le lien
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2009/03/06/henri-leridon-les-programmes-de-controle-des-naissances-ne-sont-plus-d-actualite_1164437_3244.html#ens_id=1164543

    Pour les non-abonnés, voici le texte en question

    Le Monde.fr a écrit:La population de la Terre dépassera 9 milliards de personnes en 2050. De cette projection établie par les Nations unies - la dernière révision de 2006 - dépend à peu près... tout le reste. Rien d'étonnant, dès lors, qu'en ouvrant une chaire dédiée au développement durable, le Collège de France décide de confier la première des cinq années d'enseignement au démographe Henri Leridon.
    "C'est tout l'intérêt de la chaire que de balayer les différents aspects - démographie, climat, ressources, etc. - car le développement durable n'est pas une discipline en tant que telle", estime le directeur de recherche émérite à l'Institut national des études démographiques (INED) qui a prononcé, jeudi 5 mars, sa leçon inaugurale, cinquante ans après Alfred Sauvy, qui a occupé, dans la même enceinte, la chaire démographie sociale.
    L'enseignement de la chaire développement durable, dont la création a été suggérée par le climatologue Edouard Bard, sera donc complété par des apports concernant le changement climatique et ses impacts sur la santé et l'économie ; les conséquences des activités humaines sur le cycle de l'eau, du carbone et de l'azote ; l'alimentation et la nutrition ; la biodiversité et le futur énergétique.
    Le soutien de Total (243 000 euros par an sur cinq ans), permettra, indique-t-on au Collège, "une diffusion des cours au-delà du cinquième arrondissement de Paris", grâce à une traduction simultanée en anglais et via une mise en ligne.
    Les débats sur la démographie semblent bien plus apaisés que dans les années 1960, quand il était question de surpopulation et de "bombe" démographique.
    Au niveau mondial, le contexte, c'est vrai, a complètement changé. A l'époque d'Alfred Sauvy, la croissance démographique était très forte et ne donnait aucun signal de ralentissement. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde sur une prévision : entre 9 et 10 milliards d'individus en 2050. Nous ne sommes plus dans un emballement : un horizon est fixé.
    La question n'est donc plus de savoir combien nous serons, mais comment les sociétés et les gouvernements doivent s'organiser face à la progression de la population qui va inexorablement vers 8 à 10 milliards. La question du nombre "optimum" continue d'avoir un intérêt théorique, mais elle n'est pas d'une grande utilité pratique.
    La population mondiale devrait, selon les prévisions des Nations unies, atteindre 9,2 milliards d'ici à 2050 puis se stabiliser. Est-ce la fiabilité de cette projection que vous allez étudier ?
    Comment aboutit-on à une telle prévision ? Quelles en sont les grandes théories explicatives ? Quelles sont les marges d'incertitude ? Telles sont en effet quelques-unes des questions que nous étudierons au cours de cette année. Les marges d'incertitude constituent un objet de débat. Certains démographes ont cherché à introduire des aléas, de l'incertitude dans leurs projections, un peu à la manière du Groupe d'experts intergouvernement sur l'évolution du climat, le GIEC, qui, dans ses prévisions, ne donne jamais des valeurs moyennes mais des fourchettes.
    Y a-t-il désormais consensus autour de ce chiffre ?
    Absolument. Nous sommes passés dans le monde, en l'espace de 50 années, d'une forte fécondité, avec 5 enfants par femme, à 2,7 actuellement. Le solde nécessaire pour un renouvellement des générations s'établit autour de 2,1-2,2 enfants par femme. Nous avons donc d'ores et déjà parcouru 80 % du chemin. Nous savons aussi que même si tous les couples, instantanément, décidaient de se limiter à deux enfants - ce qui est peu probable ! -, la population atteindrait 8 milliards d'individus. C'est dire que nous devons compter avec une certaine inertie et que nous ne disposons d'aucun moyen pour aller bien en deçà de cette projection de 9 milliards d'humains.
    La tendance de la fécondité - à l'exception de treize pays, dont douze situés en Afrique subsaharienne, où les taux de croissance de la population restent supérieurs à 3 % - est au déclin dans les pays en voie de développement. Leur transition démographique s'effectue d'ailleurs à un rythme beaucoup plus soutenu que dans les pays développés. C'est important, car ce sont eux qui déterminent la tendance actuelle. La Chine est en dessous de 2 enfants, l'Inde à 2,9.
    La maîtrise de la fécondité n'est-elle donc plus d'actualité ?
    Tout cela ne veut pas dire "Ne faisons rien !". Rien n'est jamais acquis et la maîtrise de la fécondité reste nécessaire. Mais les grands programmes de contrôle des naissances, coercitifs et qui n'ont pas toujours donné de bons résultats, ne me semblent plus d'actualité.
    avatar
    René


    Messages : 15
    Date d'inscription : 28/01/2009

    Un démographe au Collège de France Empty Re: Un démographe au Collège de France

    Message  René Ven 13 Mar - 12:31

    .......La population mondiale devrait, selon les prévisions des Nations unies, atteindre 9,2 milliards d'ici à 2050 puis se stabiliser. ....
    Nous sommes passés dans le monde, en l'espace de 50 années, d'une forte fécondité, avec 5 enfants par femme, à 2,7 actuellement. Le solde nécessaire pour un renouvellement des générations s'établit autour de 2,1-2,2 enfants par femme. Nous avons donc d'ores et déjà parcouru 80 % du chemin. Nous savons aussi que même si tous les couples, instantanément, décidaient de se limiter à deux enfants - ce qui est peu probable ! -, la population atteindrait 8 milliards d'individus. C'est dire que nous devons compter avec une certaine inertie et que nous ne disposons d'aucun moyen pour aller bien en deçà de cette projection de 9 milliards d'humains.
    Mais les grands programmes de contrôle des naissances, coercitifs et qui n'ont pas toujours donné de bons résultats, ne me semblent plus d'actualité.

    Mais si que le contrôle des naissances reste plus que jamais d'actualité.
    la preuve est que si nous ne faisons rien il y aurait en 2050 9,2 milliards d'habitants tandis que si chaque femme se limitait à deux enfants il n'y aurait plus que 8 milliards d'habitants
    Ce n'est pas rien 1,2 milliards de bouches à nourrir en moins surtout pour une planète au bord de l'étouffement.
    Mais en fait ce n'est pas deux enfants par femme qu'il faudrait mais un seul pendant quelques générations afin que la pression de l'homme sur l'environnement se réduise.
    avatar
    Didier


    Messages : 35
    Date d'inscription : 25/01/2009

    Un démographe au Collège de France Empty Conférence

    Message  Didier Ven 13 Mar - 12:36

    Tout à fait d'accord avec toi René !
    avatar
    Rémi


    Messages : 28
    Date d'inscription : 31/01/2009

    Un démographe au Collège de France Empty Re: Un démographe au Collège de France

    Message  Rémi Mer 8 Avr - 22:33

    Didier et moi-même vous proposons un petit texte à insérer sur le site de l'association en introduction au lien de la conférence en question.


    Un démographe titulaire d'une nouvelle chaire au Collège de France


    Est ce un symbole ou bien un frémissement qui indiquerait que peu à peu la société prend conscience des enjeux dont Démographie Responsable tente de souligner l’importance ?
    Le collège de France vient de confier à un démographe, Henri Leridon, sa nouvelle Chaire Européenne de Développement Durable, Environnement, Energie et Société (long titre et vaste programme !) Le chercheur assurera la première des cinq années d’enseignement prévues.
    La conférence inaugurale sur le thème « De la croissance zéro au développement durable » a été donnée le 5 mars dernier et se trouve disponible via le lien ( http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/cha_eur/lecon_inaugurale_du_5_mars_200.jsp )
    Henri Leridon est un spécialiste des phénomènes de transition démographique (période de forte expansion de la population liée à une baisse sensible de la mortalité et à un maintien plus ou moins durable des taux antérieurs de natalité, généralement fort élevés).
    Mais Henri Leridon est également un grand connaisseur de l’économie et nous montre avec talent combien la question des fondements et de la durabilité de la croissance démographique ou économique a été étudiée par les premiers démographes et économistes (à l’époque la distinction des fonctions n’était pas si pointue). Condorcet, Malthus, Smith, Ricardo ou Marx se posaient des questions de fond tandis que nos économistes modernes tendent à ne débattre que des modalités de la croissance.
    On trouvera dans cette conférence quelques rappels de la démarche du club de Rome et quelques réflexions sur le problème de l’actualisation du futur.
    Si l’on excepte un hommage à Alfred Sauvy, nataliste hyper convaincu, ainsi qu’une remarque selon laquelle « le débat sur la surpopulation n’a plus guère de sens aujourd’hui » (avec une argumentation bien peu convaincante !) Henri Leridon tient quelques propos* que peu de démographes ont le courage de tenir et qui sont parfois proches des nôtres.
    Les prochaines conférences seront plus particulièrement consacrées à la question démographique et devraient donc retenir notre intérêt.


    *Quelques citations de Henri Leridon tirées de sa conférence:

    «Il est clair que les épisodes de croissance à 3% par an qu’ont connu et que connaissent encore certains pays ne peuvent être que des accidents de l’histoire, proprement insoutenables dans la durée. Rappelons qu’à ce rythme la population double tous les 23 ans. La maîtrise de la fécondité par les couples est devenue une nécessité absolue, une conséquence directe de la baisse du taux de la mortalité.»

    «L’heureux père de 8 enfants dans un pays d’Afrique ou d’ailleurs qui croit perpétuer ainsi la tradition de ses ancêtres se trompe lourdement. Certes sa grand-mère a peut-être accouché 8 fois, mais jamais sa famille n’a véritablement compté 8 enfants car 2 d’entre eux étaient décédés avant 1 an et guère plus de 3 étaient encore en vie à 20 ans. Alors qu’aujourd’hui avec une espérance de vie de 55 ans, 6 des 8 enfants atteindront leur 20° anniversaire. Il est regrettable que certains responsables politiques ou religieux, y compris au Vatican, n’aient toujours pas pris en compte cette évolution pourtant indiscutable et irréversible et qu’ils s’opposent toujours à l’emploi de moyens contraceptifs efficaces, même au sein du mariage.»

    «Pour un continent comme l’Afrique qui détient le record de la croissance annuelle, la population passera de 800 millions à 2 milliards en 50 ans, après avoir déjà doublée en 25 ans. De quoi justifier les inquiétudes qui se sont fait jour à la fin des années 50 et dans la décennie suivante et qui allaient prendre un tour nouveau avec en 1968 la publication de « The Population Bomb » de Paul Ehrlich.»

    «L'alarme des année 70 s'est aussi traduite par le lancement de programmes de planification familiale parfois liés aux plans de développement et dont l'acceptation conditionnait même quelquefois l'aide financière de certaines agences internationales. Mais certaines voix se sont élevées pour dire que la croissance démographique n'avait pas forcément que des inconvénients.»

    «Le taux moyen d’enfants par femme est passé de 5 à 2,7 en une quarantaine d’années (alors que le taux de remplacement est de 2,1 / 2,2 ). C’est dire que la plus grande partie du chemin (80%) a déjà été parcourue et le seuil de 2,2 pourrait être atteint en 2030. On ne voit guère comment il serait possible d’aller beaucoup plus vite même si certains pays d’Afrique ont encore des taux de croissance très élevé et probablement trop élevé.»

    «A moins de se placer dans l'optique de la "Deep Ecology"pour laquelle l'homme n'est qu'une espèce parmi d'autres, sans droits particuliers sur la Terre, mais avec un pouvoir de nuisance démesuré, il faut bien considérer que l'homme se situe au centre de nos problématiques»...

    Contenu sponsorisé


    Un démographe au Collège de France Empty Re: Un démographe au Collège de France

    Message  Contenu sponsorisé


      La date/heure actuelle est Lun 20 Mai - 2:59