Bernard Werber

Bernard Werber : « Nous devrions passer un contrat avec les générations futures »

«.................Je crois qu’il faut maintenant avoir les visions du futur pour que ces visions puissent ou exister si elles son bonnes, ou nous avertir de ne pas faire des bêtises si elles sont mauvaises. La fonction de l’auteur de science-fiction est de projeter le regard du spectateur et du lecteur dans un future proch ou lointain afin que l’on sache où on va. Dans mes livres il y a un discours non pas écologique, mais le discours du respect de la nature et aussi le respect des générations futures. Je crois que nous devrions passer un contrat avec les générations futures, avec des représentants de nos petits-petits-petits-enfants pour leur garantir de leur laisser une Terre avec de l’eau, avec de l’air et des matières premières. Et je crois que l’un des grands dangers actuels est la croissance démographique, car si nous sommes six milliards et demi, si nous sommes dix milliards, nous ne pouvons pas offrir à ces dix milliards le confort de vie des sociétés occidentales, nous ne pouvons pas répartir les richesses, nous irons vers le monde de violence. Donc je crois qu’il vaut mieux maintenant se résigner à avoir un ou deux enfants au maximum plutôt que de se retrouver en ayant plein d’enfants qui vont s’entretuer plus tard. Voilà, il y a un contrat à faire entre les générations futures et l’homme du présent.»

http://www.radio.cz/fr/article/113779

René,
Q'un écrivain se rende à l'évidence est plutôt une chose sympathique.
Il serait interessant d'avoir dans notre forum un sociologue (encore que la sociologie comme les autres domaines n'a aucune raison d'être réservée aux seules personnes qui en font profession).
En effet je serais curieux de comprendre pourquoi les évidences sont parfois si longues à s'imposer. Bien sûr j'ai déja réfléchi à la question et il y a quelques pistes, mais quand même je serais curieux d'avoir l'avis de plusieurs d'entre nous.
Si l'humanité existe encore disons en 2500, je suis persuadé qu'il y aura des étudiants qui se lanceront dans des doctorats sur le thème : l'aveuglement démographique de l'humanité autour de l'an 2000.

Bonjour
J'essaie aussi de comprendre pourquoi cet aveuglement.
Sans doute la peur.
La peur de l'interdiction, la peur de la dictature, la peur de perdre la liberté de procréer, la peur de l'interdiction de forniquer, la peur de devenir trop faible et de se faire envahir mais aussi le besoin naturel de devoir procréer amplifié par une éducation religieuse ou familiale.
La peur pour les hommes politiques de leur prochain mandat et (ou) de ne pas êtres compris par leurs élécteurs.
Pour revenir à Bernard Werber il me fait penser un peu à René Barjavel (ravages) dans sa manière de traiter la bétise humaine (le papillon des étoiles)

René
Oui Ravage était vraiment extraordinaire, pas dans le style ni dans l'intrigue, mais dans ce qu'il disait de la société et de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons. Il décrivait une société un peu superficielle, déconnectée des réalités physiques du monde, un peu folle en un mot. Finalement par cette catastrophe (la fin de l'electricité) , il appelait les hommes à devenir plus modestes moins dominateurs.
C'était la seule solution durable. C'est surement vrai pour nous aujourd'hui. Il avait probablement compris les choses bien avant beaucoup d'entre nous.
J'ai moins aimé ses autres livres.
Amitiés

René a écrit:Bonjour
J'essaie aussi de comprendre pourquoi cet aveuglement.
Sans doute la peur.
La peur de l'interdiction, la peur de la dictature, la peur de perdre la liberté de procréer, la peur de l'interdiction de forniquer, la peur de devenir trop faible et de se faire envahir mais aussi le besoin naturel de devoir procréer amplifié par une éducation religieuse ou familiale.
La peur pour les hommes politiques de leur prochain mandat et (ou) de ne pas êtres compris par leurs élécteurs.

Oui je vois à peu près les mêmes raisons. Sauf "le besoin naturel de devoir procréer". Je pense qu'il s'agit d'une croyance. Il n'y a pas de "naturel" et encore moins d'instinct chez l'humain (et moins qu'on le crois généralement chez les autres espèces animales).